La guerre de Troie n’aura pas lieu (un drame en 3 actes by Christel)

Publié le par sebs

La guerre de Troie n’aura pas lieu (un drame en 3 actes by Christel)

Acte I :


Ah, enfin voilà venu le temps de la fameuse régate Boulogne-Dunkerque. Quel suspens, que va-t-il se passer, y aura-t-il des morts, des blessés, des touchés-coulés ? Gwenvidik sera-t-elle à la hauteur des espérances, ca veut dire réussira-t-elle seulement à finir la course ?


J’étais fine prête. J’avais déjà prévu d’écrire quelques vacheries sur le blog. J’avais l’appareil photo en position « on » et surtout j’avais retiré le cache (ça m’arrive souvent d’oublier ce détail important quand je prends une photo). J’avais prévu de traîner les enfants lundi à Dunkerque pour qu’il y ait au moins une foule de 3 personnes en délire et aussi de laisser traîner mon oreille sur les pontons d’arrivée, histoire de revenir avec quelques histoires de frites croustillantes.


A ce stade, vous devez ici vous demander pourquoi je parle au plus que parfait du subjonctif passé.


Eh bien, parce que telle la guerre de Troie, la régate n’a pas eu lieu !


Enfin si, la régate a eu lieu, mais Gwenvidik n’a pas pris le départ. Comment ? me direz-vous. On vous aurait donc menti, on vous aurait en quelque sorte mené en bateau sur ce blog depuis des semaines ?


Ici, j’ouvre solennellement la seule et unique parenthèse sérieuse depuis que je sévis sur ce blog :

L’unique équipier qui s’était enrôlé volontaire dans cette galère, pardon dans cette régate (oups désolée, mais j’ai pas pu m’en empêcher), a eu un problème de force majeure de type familial qui nécessitait sa présence à terre (cher équipier, ne t’inquiète surtout pas pour cette fichue régate et je t’envoie de gros bisous ainsi qu’à ta famille).

Parenthèse fermée.


Là, je vous sens presque la larme à l’œil. Mais non, surtout ne gaspillez pas inutilement votre capital aqueux, car écoutez ce qui va suivre :



Acte II
 :


Mon époux, ne pouvant se résoudre devant un tel coup du sort, s’est rendu quand même vendredi à Dunkerque pour consoler sa Gwenvidik.


Comme c’est un homme serviable et, il faut bien le dire, quand même un peu opportuniste, lorsqu’il a vu poindre à l’horizon de l’entrée du port de Dunkerque un voilier de légende, il s’est empressé d’aider l’équipage à appareiller. En fait, que je vous explique, aider à appareiller quelqu’un c’est comme se serrer la main, ça permet de nouer le contact.


Le skipper du voilier de légende lui a expliqué que non, il n’avait pas gagné la régate avec trois jours d’avance sur les autres concurrents, mais qu’il était là pour promouvoir son bateau-association nommé «Port de Gravelines ». En effet, l’émission de Thalassa était en direct ce vendredi soir 29 mai 2009 sur la plage de Dunkerque pour boucler son tour de France du littoral (
http://www.thalassa.france3.fr/).


Il (le skipper, pas Georges Pernoud) comptait donc effectuer des allers-retours en mer, face à la plage plate au télé, en espérant qu’une caméra caresserait de son œil sa sublime coque ou sa tendre voile retroussée par le vent avec tatoué en long et en large « Port de Gravelines ». Ah, moi je dis : ils sont quand même marins, ces malins ou plutôt ils sont malins, ces marins. Enfin, on se comprend…


Ni une, ni deux et voilà donc mon époux embarqué dans l’aventure en train de faire, pendant deux heures, des ronds dans l’eau. J’ignore si la caméra les a bel et bien encadrés. D’ailleurs, si vous avez le courage, vous pouvez visionner l’émission en entier. Moi je peux pas, car lorsque je regarde Thalassa, je m’endors toujours avant la fin...


Ce qui est sûr, c’est qu’il y eut un magnifique couché de soleil avec le voilier en contre-jour et tout-à-coup, la plage crépitait de flashs, les spectateurs ayant dégainé leur photo mitrailleur. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit…


En tous les cas, voici ce que donne la photo prise depuis le bateau au-dit moment :

 

 

Les sentiers de la gloire sont tortueux. La postérité n’est jamais là où on l’attend. Vous voulez faire une régate pour finir au mieux sur un podium devant une foule en délire composée de 3 personnes, dont deux enfants. Et voilà que votre rêve prend l’eau.


Quand, tout-à-coup, vous vous retrouvez finalement sur un voilier de légende filmé devant 10 millions de téléspectateurs, mitraillés par des centaines d’appareils photos.


Là, je dis,……….. Bon ça va, on va pas en faire tout un plat non plus. Moi, je suis bien passée une fois en direct dans une émission de France Inter. C’est pas pour ça que je l’écris partout non plus…



Acte III
 :


Il faut quand même que je vous parle du voilier de légende. Belle bête à vrai dire. Jugez par vous-même :

 

 

Quand mon époux a découvert ensuite sur le site http://portdegravelines.free.fr/ que Michel Desjoyaux et Tabarly himself avait concouru sur ce bateau, il s’est tellement mis à gonfler que je l’ai retrouvé collé au plafond. Pour le faire redescendre, je lui ai rappelé quelques vérités bien terre-à-terre, telles que va sortir les poubelles ça déborde, ou chéri, tu peux recommencer toute la maçonnerie du futur living, car la tempête a tout foutu par terre.

 

 


Moi j’en dis juste que ce Tabarly, décidément il me poursuit partout. Limite harcèlement.

Il y a néanmoins un détail qui m’ennuie :


Depuis qu’il a de sa main touché la barre qu’ont tenu Tabarly et Michel Desjoyaux, depuis que ses pieds ont foulé le même pont que Tabarly et Michel Desjoyaux, depuis que ses fesses se sont assises sur le même cockepit que Tabarly et Michel Desjoyaux, etc.


Eh bien, depuis ce moment-là, IL REFUSE DE SE LAVER !


Si quelqu’un avait la gentillesse de m’envoyer un karcher….

 

Chris, ‘telle Hélène de Troie

Publié dans Humeurs maritales

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