Comment je me suis retrouvée avec un bateau dans mon jardin pas plus tard que la semaine dernière

Publié le par sebs

 

Spéciale dédicace à Aurore…

Décidément, ma vie d’épouse de marin au long court n’est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt the North Sea (en anglais dans le texte) par vent de nord-ouest.

Tenez, j’en veux pour preuve, pas plus tard que la semaine dernière, mon beau-père était là pour la construction de notre living-room (en anglais dans le texte). Eh oui, mon cher époux passant la plupart de son temps en mer, il sous-traite l’agrandissement de la maison…

Ainsi, Gérard, car c’est son nom, vaquait dans le garage à la recherche d’un marteau-piqueur, dirons-nous, à moins que ce ne soit plutôt d’un marteau tout court. Aïe, heureusement que ce n’est pas moi le sous-traitant…

Quand tout-à-coup, papy Gérard, car c’est aussi son nom, ouvre la porte et …..

Suspens, roulement de tambour et 5e symphonie de Beethoven en arrière-fond sonore……

me déclare le plus tranquillement du monde qu’il y a un bateau dans le garage.

Mon sang ne fit qu’un tour. Je me dis, pas possible, mon cher époux n’a tout de même pas acheté le voilier de type « First » tout pourri à 15.000 euros, mais qui à la cote de l’occasion vaut normalement 50.000 euros et même que c’est l’affaire du siècle et qu’il faut l’acheter tout-de-suite, car une affaire pareille ça n’arrivera plus jamais et tu ne te rends pas compte et tu et tu et tutututu chapeau pointu.

Car, rebondissement supplémentaire (et dire que je suis née en Suisse et que mes gènes me commandent d’avoir du calme et de la sérénité. Soupir.), il y a quelque semaine, bravant l’interdit formel d’achat que je lui avais signifié par lettre recommandée avec accusé de réception, il a fait un aller-retour vers Brest, histoire d’aller voir sur place le fameux « First » qu’il avait repéré sur Internet.

Je vous laisse juger par vous-même de l’affaire du siècle :

 




Hum, je vous entends déjà vous gausser. Vous êtes des médisants. Tenez, vous êtes encore pire que moi. Moi, tout compte fait, ça m’a l’air bien spacieux à l’intérieur, une fois qu’on aura enlevé l’échelle qui traîne par terre. OK, au niveau aménagement, c’est minimaliste, mais il paraît que la tendance en déco intérieure navale, ce sont les matériaux bruts. C’est pile dans la tendance. Et puis ce soupoudré de poussière blanche, cela donne un effet neigeux des plus saisissants.

Bref, ce bateau c’est un peu comme quand on a acheté notre maison et qu’on s’est dit, génial, elle n’est pas chère. Mais que 6 ans après, on est encore occupé au marteau-piqueur, à moins que ce ne soit au marteau ?

La première émotion passée, je me rue toutes voiles dehors dans le garage.

Cette histoire est vraiment palpitante, ne trouvez-vous pas ?

Ouf, ce n’est pas le « First » qui est là mais une horrible embarcation à rame avec un trou dans la coque qu’un copain lui a ramené.

Toujours est-il que, du garage, ils ont essayé de traîner cette chose au fond du jardin. Mais comme elle est trop grosse et pèse sa tonne, ils l’ont laissée à mi-chemin.

Ainsi ladite épave trône maintenant au beau milieu de mon jardin, en attendant d’hypothétiques jours meilleurs.

 (Ceci est un message subliminal à l’attention de mon beau-père pour qu’il réussisse à traîner l’épave au fin fond du jardin pour que je n’attrape pas un coup de sang à chaque fois que je mets le pied dehors).

A tout bateau, malheur est bon, car, un jour, mon époux a racheté un voilier pour 1 euro symbolique à Dunkerque. Hamdoullah, il l’a gracieusement offert à son copain David. Yek, yek, yek, c’est dans le jardin de David que trône maintenant ce bateau… Mais c’est une longue histoire que je vous raconterai un autre jour.

Voyons, si je compte bien, entre le voilier de Brest, la barque avec un trou et le bateau à 1 euro, dire que j’ai failli me retrouver avec 3 bateaux dans mon jardin !

Tiens, je me demande à partir de combien de bateaux stockés, on peut se considérer comme chantier naval…

Donc, les copains d’abord sous peine d’excommunication et si vous voulez que je vous fasse encore de la mousse au chocolat, je vous interdis de nous ramener tout objet flottant non identifié. Même si c’est un pauvre bateau abandonné avec des airs de voilier battu et qui traîne son ancre.

On n’est pas SOS bateaux en péril et mon jardin, c’est pas les Chantiers de l’Atlantique.

Non mais !

 

Christel, mégère apprivoisée

 

Publié dans Humeurs maritales

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Après avoir parcouru les rues de la ville, un marin de la rue Jaunay Clan demande si une place est toujours disponible au Noeu Moulin pour y mettre son bateau. Bateau où pourrait loger mamy Suisse qui rève toujours de navigeur en péniche. Car le bateau de la rue Jaunay Clan ou de l'ami Serge navigue de canaux en canaux, mais est il capable de rejoindre la marine Suisse?????
Répondre