La traversée Dunkerque-Ramsgate du point de vue d’Eric C., 2e équipier embarqué à bord de Gwenvidik

Publié le par sebs
















La croisière s’amuse version Kolantha, c’est fait ! Encore un truc de coché dans ma liste de choses à découvrir pour ne pas mourir idiot.

 

Un p’tit brin de réflexion pour essayer de comprendre pourquoi seul les Romains ont eu cette drôle d’idée d’envahir Britania et pas les Otomans, Napoléon, la Vermarth…

 

Sans doute parce qu’ils ont été les premiers et que cela leur a pris 400 ans pour en partir !!!  du coup les autres… pas fou…

 

Cela dit le fameux « Vini, Vidi Vicci » n’est apparu que quelques années plus tard et on comprend pourquoi.

Si au lieu de revenir d’Egypte,  le Jules en question avait dû traverser ce bras de mer et livrer bataille à notre village d’irréductibles Gaulois, la rhétorique n’aurait pas trouvé place dans le marbre.

Donc, vous l’avez compris, le « Je suis venu, j’ai vu et je viendrai plus » n’engage que moi mais je tenais, en ce jour, à dénoncer quelques fausses informations avant qu’une autre victime ne tombe dans le piège cousu de fils dorés (style : Venez fêter le bicentenaire et demi de la Guinness…)

 

Tiens, parlons de suite du bicentenaire et demi de la Guinness.

Mis à part le fait de relayer une idée mensongère qu’une soirée entre hommes à boire de la bière épaisse était possible après une traversée de 10 heures, et bien non, rien de tout cela n’est possible. Avec le tangage, juste un p’tit coca histoire de remettre du sucre dans la machine, et encore …

Donc mis à part la possible ressemblance du ral entre ces deux breuvages, ni le goûts ni l’envie y était.

 

 

Du coup je râle.

 

Bon reprenons au début du commencement de cette aventure.

La marée !

C’est là que prend tout le sens des mots de Renaud « c’est pas l’homme qui prend la mer mais la mer qui prend l’homme ».

Eh bien oui, décoller d’un port c’est tout un calcul car si la marée est dans le mauvais sens, vous restez à quai, faites du surplace et par la même occasion rallongez le temps de la traversée.

Vous me direz c’est une question d’organisation et je dois dire qu’au niveau organisation Capitaine SEBS en connaît un rayon … départ prévu du Village 06h00.

Passons de suite sur le pb du réveil et du petit quart académique perdu au départ.

Départ 06h30 de chez Manu et arrivée à Dunkerque 07h30-08h00 tapante.

Chargement, mise en place des voiles les bouts de ficelles, remplissage des gourdes et pour Manu Ctrl Alt Del du gros Christophe Colon.

 

Manu (Christophe COLON) et Captaine SEBS


Et là c’est parti au moteur, soleil plein tube et vent inexistant. Conditions déplorables pour Capitaine SEBS, parfaite pour Manu et moi.

Que dire de la traversée, 3.87  nœuds de moyenne au fond et non pas en vitesse instantanée. Ce n’est pas compliqué, vitesse au fond c’est la vitesse mesurée au GPS et vitesse instantanée c’est avec ou sans le courant… Là je vous sens interrogatif !!!! hé oui sur le voilier Capitaine SEBS nous disposons d’un GPS, même qu’il a un pilote automatique. Du coup on peut se demander pourquoi notre Cap’taine SEBS continue de réclamer de l’aide pour ses sorties...




















Pilote automatique (à gauche)

Pilote automatique (en haut)

GPS et pilote automatique (à droite)

 

J’en sais rien, il parait qu’en cas de vent, une aide peut s’avérer nécessaire voir même très utile pour virer de bord (du coup comme moi et manu on a pas envie de virer de bord, vive le moteur), hisser la voile de course et autre trucs qu’on a pas vu pendant les 10h37mn25s de traversée aller et 10h44Mn33s de traversée retour.

 

D’un point de vu pratique faut que je relaie une demande de Capitaine SEBS à sa tortionnaire de femme (Guantanamo Chicca,  pour les confidents), Capitaine SEBS à besoin d’un plus grand bateau c’est certain ! Y a pas de toilettes sur celui-là !!! et moi debout à l’arrière dans la houle y a pas moyen et à genoux l’eau est trop froide à cette période…

Question confort, une fois arrivé à Ramsgate, c’est OK, solidement attaché et à l’abri des vagues on peut survivre.

Dormir c’est moins évident mais une fois de plus ça forge le caractère et passe l’envie de recommencer à l’avenir.

 

La nuit fut calme, Manu a tenu sa promesse et nous avons pu dormir la fenêtre fermée.

Pour ceux qui ne connaissent pas Manu, oubliez ce passage…

 

Good morning Ramsgate, douche matinale commune avec tous nos copains marins, c’est chouette mais faut pas trop trainer car les marins c’est réputé pour pas faire de cadeau.




On a eu peur pour Manu à un moment on le croyait en difficulté dans la douche car il nous lançait des messages incompréhensibles signifiant une possible attaque … « Sebs, passe-moi le shampoing il nous disait ??? »  On a cru à un message codé  … mais au final il n’en était rien … juste le fait de passer 48h sans miroir avec un bonnet sur la tête.

 

English Breakfast, OK ça ouvre à 8h00 donc 9h00 pour notre horloge biologique. Du coup, on a sacrifié le départ avec la marée pour une tranche de bacon, un œuf, du beure et les beaux yeux de la serveuse.

Délicieux et ce déjeuner-là, je l’ai même pas offert au poisson au retour…

 

Tient encore un truc mythique, la pêche en pleine mer !

A 3,87 nœuds de moyenne avec des pointes à 5 et par conséquent des moments de solitudes à 1 nœud, pas question d’espérer même attraper une sardine…

Du moins dans des conditions de pêches traditionnelles.

Par contre, lorsque que j’ai mis en pratique la technique de pêche au vif, Manu a réussi à attraper une espèce de poisson bizarre.

Pour les néophytes de la pêche à grande vitesse :

- gerber à l’avant du bateau

- ligne à 8 hameçons à l’arrière

Appât à 37,2°  + hameçons mitraillette  = succès assuré.

 

Le retour : On a loupé la marée, on a failli se chopper des paquebots mais c’était sans compter sans le calculateur de trajectoire de paquebots du Capitaine SEBS.

C’est une sorte de boîte Tupperware avec un trou qu'on attache autour du cou qui indique si on va toucher ou pas le bateau qu’on voit pas…

C’est cool j’aime bien mais de toute façon j’aurai bien aimé harponner un paquebot histoire de raccourcir le temps de la traversée.

 






Pour information, un paquebot  ca avance à 35 nœuds vitesse de fond (vous suivez ?) et nous à quasi 0, on arrive perpendiculairement et le but du jeu est de passer entre eux. Mouais…

 







Ne pas se méprendre c’est un paquebot 
En arrière plan et pas un porte container









Finalement on rentre au port, il fait presque noir, il commence à cailler et le vent se lève.

 


C’est là qu’il faut commencer à replier les voiles et le drapeau Anglais, faire des nœuds, rattacher le bateau, brancher la batterie, vider les réservoirs, bref 1 heure de plus.

Niveau logistique, le troquet du coin est fermé le dimanche soir, donc on reprend la route à jeun.

Et cerise sur le gâteau, l’autoroute est en travaux depuis 2 ans donc les 100 Km du retour en 2h30.












Conclusions :

J’ai adoré et je recommencerai dans une autre vie.

Captaine Sebs à besoin d’un plus grand bateau, n’en déplaise à Guantanamo Chicca.

J’ai passé plus de temps pour faire « chez moi » – Ramsgate que « chez moi » – Caracas, certes en avion mais quand même.

Manu est quant à lui adepte de la sortie : c’est sa deuxième en 3 ans, ca doit être une sorte de besoin d’aventure, de sensation forte de vitesse sur le fond (suivez toujours ?)...

La mer ça colle et ça pue même au large.

Y a qu’un seul poisson en mer du Nord, Manu a vérifié.

 

Pour ceux qui auraient lu en travers, allez-y, avec SEBSest bien.

 




Erix, ho hé ho hé matelot

 

 

Publié dans Blablas de mer

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